Inspiration transpiration

une proposition du Syndicat Magnifique

Avec Nils Alix-Tabeling, Rémy Brière, Gaëlle Choisne, Chloé Delarue, Dimension Émotionnelle, Quentin Euverte, Goiffon & Beauté, Raphaël Moreira Gonçalves et Kevin Senant
inspiration transpiration annonce, par son titre, l’intention d’inscrire les processus créatifs dans un environnement matériel et social de l’artiste, entendu comme écosystème de travail. L’exposition se donne comme point de départ la prise en compte des différents facteurs qui informent le travail des jeunes plasticiens : conditions matérielles précaires, formes collaboratives à différentes échelles, dispositifs de plus en plus ouverts et variés de monstration et de déploiement. L’exposition cristallise ce mouvement de balancier, qui lie la collection de données et de matières à leur sudation glaireuse en un précipité artistique singulier.

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Organisée en un système d’îlots organiques, inspiration transpiration prend à contrepied la conception habitudinaire de l’exposition collective, qui associe une à deux pièces de chaque artiste représenté dans un espace unifié. Déjouant un geste curatorial qui interprète et agence, le Syndicat Magnifique isole les travaux des artistes invités en créant une succession de monographies immersives dans les espaces de circulation de la Maison des Arts de Créteil.

Le projet est né de l’invitation d’un collectif, (LA)HORDE (Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel, artistes associés à la Maison des Arts) à un autre, Le Syndicat Magnifique (composé de trois commissaires d’exposition et d’une artiste, Thomas Conchou, Anna Frera, Victorine Grataloup et Carine Klonowski). Prolongeant ce mouvement d’invitation et d’inclusion, le Syndicat Magnifique propose à l’artiste Raphaël Moreira Gonçalves de s’associer à la conception de l’exposition dans sa scénographie et son parcours. En résidence à la MAC, il conçoit une installation spécifique par contamination, s’immisçant dans les expositions-îlots des huit artistes et collectifs qui s’approprient les espaces périphériques à la présentation de l’oeuvre chorégraphique de (LA)HORDE.

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L’ambition première - l’inspiration - se heurte ici aux réalités matérielles des jeunes artistes. La volonté de constituer de petites monographies rétrospectives est entravée par la difficulté, principalement d’ordre économique, à conserver l’intégralité de la production antérieure. Elle est bien souvent détruite par le manque d’espaces de travail et de stockage, ou recyclée dans un mécanisme révisionniste de réécriture de pratiques en constante évolution.
Paradoxalement, la séparation des productions permet de souligner des liens de communauté évidents entre les artistes. Outre leur proximité générationnelle, ils engagent une réflexion commune sur l’évolution des techniques plastiques et numériques et leur appropriation par l’art : vidéo, installation, néo-craft, réalité augmentée et futur des outils de travail et de communication se côtoient dans un mouvement de compréhension mutuelle. Les liens intellectuels redoublent ceux, préexistants, de communauté sociale - collaborateurs, amis et amants se côtoyant avec désinvolture dans l’exposition.
La déambulation dans cet archipel formalise un réseau, dense enchevêtrement d’artistes, d’amis et de professionnels de l’art qui génère une sensation d’intelligence collective et suggère des pistes de réflexion quant aux rapports que l’art et la société peuvent et doivent entretenir.